Pour SEAK, réaliser jusqu’à 40 % d'économies sur l'éclairage sans en réduire ni la qualité ni l'intensité est à l’ordre du jour

La multinationale slovaque SEAK est une championne dans la création d’un système efficace de gestion de l'éclairage public et privé dans le monde entier ou presque. À travers le développement et la production de solutions de gestion de l'éclairage et de recharge des voitures électriques, elle prouve que même une petite entreprise d'Europe centrale peut faire changer des tendances à l’échelle mondiale. Avec Heliodor Macko, CEO de SEAK, nous avons parlé de l'entreprise, de ses activités et de ses projets. C’est Adriana Benediková qui l’a interviewé.
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M. Macko, merci beaucoup d'avoir trouvé un moment pour cette interview. Nous savons beaucoup de choses sur vous, mais pourriez-vous éclairer nos lecteurs sur ce que vous faites ?
 

Certainement ! Bien que le sujet soit difficile, je vais essayer de l'expliquer de manière simple. Grâce à nos modules électroniques, qui sont montés directement dans les lampes et tableaux électriques, nous pouvons gérer à distance l'éclairage des bâtiments ou des espaces publics d’une ville via notre logiciel. Par exemple, nous pouvons modifier directement l'intensité ou la couleur de la lumière. Sur la base d’un diagnostic de bon fonctionnement, nous pouvons ensuite coordonner le processus d'éclairage avec des scénarios automatiques de manière à ce qu’il ait un effet positif, non seulement en termes fonctionnels mais aussi financiers. 

L'intérêt d'un tel contrôle est qu’il évite un éclairage constamment à pleine puissance du soir au matin, le processus étant logique. Par exemple, dans les zones résidentielles, la lumière n'a pas besoin d'être de la même intensité à 3 heures qu'à 20 heures. En fonction des statistiques, nous ajustons les courbes de luminosité pour répondre aux besoins réels des gens. 

Par rapport à une situation où l'intensité de l'éclairage n'est pas contrôlée, nos économies d’énergie atteignent en moyenne 40 %. Vu les prix actuels, c’est formidable d’économiser 40 % sur une facture d'électricité. De plus, nous contrôlons l'éclairage avec notre système breveté de communication par courants porteurs en ligne. Ce qui signifie que les données et les 230 V qui alimentent la lampe partagent le même câble. Il est intéressant de noter que notre entreprise assure également la communication numérique de cette manière, et souvent sur de longues distances.

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Ça a l'air génial. Quelles références pouvez-vous citer ?
 

Nos plus grandes références sont actuellement les villes de Kiev, où nous gérons environ 50 000 lampes, et de Barcelone - 6 000 lampes - et près de 30 villes en Israël. Nous comptons actuellement une quinzaine de pays à travers le monde et travaillons d’arrache-pied pour nous développer afin de pouvoir exporter vers d'autres. 

Quelle est la demande pour ce type de solution ? Devez-vous créer cette demande ou cette solution suscite-t-elle un grand intérêt ?

Franchement, nos collègues du service commercial doivent travailler dur, diffuser l'information et former d’autres personnes. Souvent, les villes se contentent de remplacer les lampes à décharge par des LED. Mais si elles approfondissaient la question, elles verraient que leur investissement initial serait de 10 à 15 % plus élevé, mais pour un retour sur investissement bien meilleur au final car elles consommeraient beaucoup moins d’électricité. En effet, le simple fait de remplacer l'ancienne lampe à décharge par une LED permet d'économiser près de 40 % d'électricité, mais une bonne gestion de l’éclairage en fera économiser 40 % de plus. 

Outre l'éclairage des villes, vous avez également mentionné les usines et les centres commerciaux. Les entreprises pensent-elles de la même manière que les villes ?  

Bien sûr, les entreprises veulent elles aussi faire des économies. Notre plus gros client industriel est le groupe de distribution Tesco. Nous gérons l'éclairage de pratiquement tous les grands magasins de cette entreprise en République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie. Un autre client important du secteur privé est le site de production slovaque de Volkswagen. Pour lui, c'est logique car c’est rentable, l’important c’est qu’il y ait suffisamment de lumière.  

Les ateliers modernes sont généralement équipés de puits de lumière. De jour, lorsque le soleil brille, nous réduisons légèrement l’intensité de l'éclairage. Nous veillons à ce que la lumière ne soit pas gênante et que son intensité reste toujours telle que nous l’avons définie. Ni plus ni moins. 

Si nous parlons de l'éclairage ordinaire des bureaux, il est bien sûr possible d’en faire autant, mais vu la faible puissance de leur éclairage moderne, il s'agit plus de conception et de flexibilité que d’économies d’électricité. 

L'utilisateur peut-il gérer lui-même l’éclairage ? Ou le définissez-vous dès le départ pour qu'il ne change pas ? 

Bien sûr, il peut le contrôler, mais au début, nous nous mettons toujours d'accord sur le fonctionnement du mode automatique et, si nécessaire, un responsable peut ensuite le contrôler manuellement depuis son téléphone portable. Il peut théoriquement régler chaque lampe séparément s'il le souhaite (rires). 

Qui est le client type de votre entreprise ?  

Dans le cas des villes, il s'agit d'un intégrateur de systèmes. Nous sommes un fabricant de technologies et il est donc rare que nous participions directement aux marchés publics. Nous fournissons des technologies à des entreprises qui proposent une solution complète pour les villes, notamment l'installation, les lampes, etc. Nous ne produisons pas les lampes elles-mêmes, mais uniquement des modules de contrôle de l'éclairage. 

En Espagne, par exemple, nous avons un partenaire qui nous achète des modules, nous formons son personnel à la configuration de l'ensemble et c’est lui qui s'en occupe ensuite. En même temps, il assure le service et la maintenance pour les villes.

C'est notre modèle de vente type. Dans le cas des clients industriels, pour lesquels nous contrôlons l'éclairage de certains bâtiments industriels, nous avons souvent un contrat de service et nous pouvons fournir directement des solutions clés en main. 

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Quand vous répondez à mes questions, vous parlez au pluriel. Mais qui est SEAK ? 

SEAK dispose d'un service R&D composé d'ingénieurs électriciens et de programmateurs qui développent et améliorent notre matériel et nos logiciels. Le tout sous la direction de M. Goldmann.

De plus, notre service de production, dirigé par M. Kundra et M. Štofan, veille à ce que les modules soient produits selon les volumes, délais de livraison et contrôle qualité appropriés. Enfin, notre service de mise en œuvre des ventes, sous la direction de M. Pindroch et M. Oravec, s'occupe de la vente de nos produits et du suivi de nos clients directs. Nous sommes 36 au total.

D’après vous, quel est l'avenir de votre entreprise ? Quelle direction prendra-t-elle ? 

Nous allons avant tout continuer d’améliorer notre système. Nous aimerions étendre notre portefeuille à d'autres pays. C'est important pour notre stabilité. Le marché est encore relativement étendu, mais le cycle de vente est assez long et influencé par différents cycles électoraux et régimes de subventions. Le fait que nous ayons de nombreux partenaires étrangers est très positif. Heureusement, les différentes vagues de pandémies et les changements politiques, les élections parlementaires et autres événements du même genre ne se produisent pas au même moment dans d'autres pays. Ce qui assure notre stabilité.

Depuis que vous êtes sur le marché, avez-vous vécu des situations curieuses dont vous vous souvenez encore ? 

Pour nous, le plus grand défi à relever en termes de déploiement technologique a été un projet pilote en Inde car la qualité du réseau électrique était très mauvaise. Dans notre région, la tension est de l’ordre de 230 V en standard. En Inde, il est très courant qu'elle fluctue entre 150 V et 300 V au cours d’une journée. La vérité est que les problèmes nous font eux aussi progresser. C’est particulièrement à cause de l'Inde que nous avons amélioré nos produits et qu’ils peuvent maintenant survivre à ces fluctuations du réseau à court terme. Nous les avons configurés pour la détection de ce type de situation et leur déconnexion temporaire, et c’est ainsi que nous avons prolongé leur durée de vie. 

Un autre problème s’est posé lors d'un projet pilote au Vietnam. L'humidité y est en permanence de 70 - 80 - 90 % et la température est très élevée. Ces conditions permettent de tester la qualité de l'électronique et, en fait, de toute la connexion. Quand il commence à pleuvoir au Vietnam, il pleut pendant un mois et la végétation est relativement luxuriante. Une fois, nous avons été confrontés à une situation curieuse : une plante a poussé sur toute la lampe, qui a alors commencé à surchauffer. 

Avez-vous subi un échec qui vous a fait avancer ? 

Au début de nos activités, SEAK produisait également des appareils d'éclairage. Lorsqu’un de nos clients avait besoin d'une solution pour laquelle les paramètres n'existaient pas sur le marché, nos ingénieurs créaient le luminaire et nous le produisions pour le client. Nous fabriquions beaucoup de produits personnalisés, mais c'était très inefficace. 

Au fil du temps, nous avons réussi à simplifier notre portefeuille de produits de sorte que nous essayons maintenant de nous concentrer exclusivement sur ce qui fait notre unicité, à savoir le contrôle de l'éclairage. Nous ne voulons plus tout produire. Nous préférons acheter des composants à des fournisseurs ou partenaires de qualité plutôt que d'essayer de produire absolument tout. 

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Laissez-moi révéler que cette direction n'est pas la seule pour votre entreprise. Parlez-nous de la recharge des voitures électriques.

J'avoue que je suis passionné de voitures électriques. J'ai déjà parcouru plus de 300 000 kilomètres « à l’électricité ». Je sais donc que le plus gros problème de l'expansion massive de l'électromobilité est l'infrastructure de recharge. Par exemple, si vous vivez dans un immeuble et que vous vous garez dans la rue, vous n'achèterez pas une voiture électrique si vous devez la recharger là où vous vous garez habituellement. Et si des bornes de recharge devaient être construites dans la rue, il faudrait creuser les trottoirs, poser de nouveaux câbles, etc. C'est là que nous intervenons. Vu que nous gérons déjà l'éclairage et que nous savons quelle quantité d'électricité est nécessaire à un certain moment pour éclairer une certaine rue, quelle lampe brille, à quelle intensité et combien elle consomme, nous pouvons consacrer le reste de la capacité du câble électrique à la recharge de voitures électriques. 

Le câblage électrique de l'éclairage public a été conçu et réalisé pour des lampes devenues vielles et inefficaces. Du coup, les câbles posés sous les trottoirs sont relativement puissants et ont une grande capacité de transmission. Si les lampes sont remplacées par des LED intelligentes, nous disposerons soudain d'une capacité libre suffisante dans l'infrastructure, déjà enfouie dans le sol, et nous pourrons l'utiliser. Sans compter que les lampes ne s'allumant pas de jour, nous pourrons utiliser toute la capacité. 

Nous avons seulement complété notre système par une fonction qui répartit la capacité de transport d'électricité entre les lampes et les voitures. Ainsi, sans creuser les rues, si les lampes sont correctement installées à côté des parkings, nous pourrons y ajouter des bornes de recharge et utiliser l'infrastructure existante. Nous pouvons assurer aux villes un produit qui permettra aux personnes vivant dans les immeubles de recharger leurs nouvelles voitures électriques.  


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Comment percevez-vous l’avenir de l'électromobilité à travers le monde ? La demande de voitures électriques va-t-elle augmenter ou l'avenir sera-t-il sous le signe de l'hydrogène ? 

Mes idées sont très claires sur ce point. Pour le transport de passagers, l'avenir est aux voitures électriques à batterie et non à hydrogène. La raison en est très simple : l'hydrogène n'est pas si efficace et, surtout, il est beaucoup plus cher. La Commission européenne l'a déjà compris puisqu'elle reporte progressivement le soutien aux voitures à hydrogène. 

L'hydrogène sera utile pour les avions, les trains, les bateaux et les bus, mais pas pour les voitures. Si vous achetez une Toyota Mirai à hydrogène, vous la payerez plus cher qu'une Tesla, mais ses performances seront comparables à celles d’une Octavia diesel. Elle ressemblera à une Octavia et son utilisation sera plus coûteuse que celle d'une Octavia. Vous feriez mieux d'acheter une Tesla, une VW iD4 ou une KIA EV6.  

Quant à l'expansion du réseau de recharge, elle doit être intelligente. La question « Et si tout le monde achetait des voitures électriques demain ? » est purement hypothétique, car cela ne se produira certainement pas. C'est comme la question « Que se passerait-il si tout le monde allumait tous les sèche-cheveux en même temps ? ». Nous aurions probablement une panne de courant. Il est très important pour les voitures électriques et pour la construction de l'infrastructure de recharge que celle-ci soit gérée et que nous puissions allouer la capacité disponible. Ce sont toutes les caractéristiques intelligentes de nos produits qui nous rendent uniques.

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Pour quoi vaut-il la peine d'investir en développement ? Quel est le produit sur lequel il faut se concentrer ?

Lorsque nous parlons d'électromobilité, il est certainement judicieux d'investir de l'énergie pour développer des batteries plus efficaces et d'autres fonctions de recharge intelligente. Le réseau électrique intelligent est important, principalement en raison du nombre croissant de voitures électriques et, parallèlement, de sources d'énergie vertes, qui manquent de stabilité en termes de performances. Il est donc très important de disposer d'un réseau géré intelligemment. C'est un grand défi, à mon avis. 

En même temps, je considère que le développement de l'Internet des objets est très intéressant. Nous disposons déjà de divers capteurs qui communiquent de différentes manières. Et il est important de trouver un moyen d'extraire des informations vraiment utiles du quantum de données que tous ces capteurs génèrent. Se contenter de générer des données et de les stocker quelque part, ce n'est pas intelligent. L'intelligence consiste à obtenir des informations utiles. C'est la différence entre données et informations.

Comment considérez-vous SOS electronic en qualité de partenaire ? 

Nous travaillons ensemble depuis de nombreuses années. Le service des achats m'a dit que nous coopérons pratiquement depuis la nuit des temps. Ce qui signifie assurément plus de 10 ans (rires). Travailler ensemble depuis si longtemps signifie bien sûr que nous sommes satisfaits, que les fournitures sont fiables et que nous pouvons compter sur vous. Ce dont nous avons bien besoin, surtout en ces temps incertains.  

Pouvez-vous nous parler du projet pilote que vous avez réalisé dans la ville slovaque de Sabinov ? 

Lorsque nous avons commencé, pas une seule voiture électrique n'était enregistrée dans cette ville. La question était « Pour qui allons-nous la construire ? ». Mais en fait, l'offre crée la demande. Lorsque nous l'avons construite, le premier mois, nous avons eu un maximum de 10 recharges aux bornes que nous avions installées avec l'éclairage public.

En décembre, il y en avait déjà 120. Ce qui signifie que les gens s'y sont habitués et ont vraiment commencé à les utiliser. Je dirais même que certaines personnes ont peut-être acheté une voiture électrique précisément parce qu'elles disposent d'une borne de recharge.

Pour l’instant, la ville fournit gratuitement l'électricité pour la recharger, mais même lorsqu’elle sera (bientôt) payante, la recharge sera toujours moins chère que l'essence. 


Regardez vite l’enregistrement de l’interview à M. Heliodor Macko, CEO de SEAK, menée dans le cadre de la conférence Debatech 2022. Sujet : Sources d'énergie renouvelables pour recharger les véhicules électriques et e-mobilité : opportunités et perspectives. 


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